Jacques Lobelle (alias Jocal) est Belge, né à Roulers en Flandre-Occidentale en 1927. Deux ans plus tard, toute sa famille déménage à Bruges pour s’installer dans une grande demeure bâtie sur les ruines d’un couvent du 15ème siècle, le long des anciens remparts de la ville. Bruges est souvent décrite comme la ‘Venise du Nord’ et comme une des villes les plus romantiques du monde. La maison surplombait le canal circulaire de la ville, non loin d’une des Portes médiévales de Bruges. La famille gérait une affaire de textiles depuis plusieurs générations.
Pendant la guerre et l’Occupation, la famille dût habiter les deux étages supérieurs de la maison, car le rez-de-chaussée avait été réquisitionné en 1941 par l’armée allemande qui y avait installé un club plutôt bruyant pour officiers… Mais avec les revers de la Wehrmacht sur le Front Russe, le calme revint progressivement et les célébrations se firent plus discrètes… Bruges fut libérée en septembre 1944 par des troupes canadiennes et le jeune Jacques se porta alors Volontaire de Guerre dans la nouvelle armée belge, à l’époque de l’offensive des Ardennes.
Après la guerre et son séjour à l’armée, il se marie et gère ensuite une affaire familiale à Bruxelles.
Vers 1957, il est diagnostiqué incurable par le corps médical, souffrant de sclérose en plaques. A l’âge de trente ans, la paralysie le menace. Mais il décide de lutter contre la maladie par la seule puissance de son mental et il obtient ainsi une rémission totale et surprenante. Cette expérience lui fait comprendre la puissance de l’esprit humain. Il s’intéresse alors à la psychologie, aux médecines parallèles, aux doctrines orientales, à la nutrition qu’il étudie et il devient un consultant renommé, aidant des clients dans le monde entier.
Au début des années 70, Jacques commence à peindre sous le pseudonyme de Jocal, et cette activité devient vite sa vraie passion. Il définit ainsi un style abstrait très particulier qu’il nomme bientôt le ‘ Potentialisme’ (voir définition ci-dessous). Il installe son atelier dans une grande ferme dans la campagne belge et après quelques années il déménage en Irlande. Il s’installe à Ardmore, un petit village de pêche entre Cork et Waterford, sur la côte Sud. Son manoir géorgien surplombe une grande plage en bordure de l’Atlantique. Il peint de plus belle, encouragé par ce cadre unique qui l’inspire beaucoup. Il a aussi un bureau à Dublin et fait une apparition remarquée à la télévision nationale dans son principal talk show.
Il a ainsi produit plus de 300 œuvres majeures et expose ses peintures en Belgique, Allemagne, Luxembourg, Angleterre, Espagne, France, Italie, Irlande et aux Etats-Unis.
Sa deuxième épouse a personnellement remis deux de ses toiles à SS le Pape Jean-Paul II au Vatican en janvier 1981.
En janvier 1983, Jocal a fait don d’une toile magistrale ‘ La Création de l’Univers’ (10 mètres sur 2) à la Communauté Economique Européenne et elle fut officiellement présentée et inaugurée dans le grand hall du bâtiment Jean Monnet à Luxembourg.
Jocal partit ensuite pour la Californie et s’installe à Malibu, inspiré cette fois par l’Océan Pacifique. La passion de l’artiste pour la Mer remonte sans doute aux nombreuses vacances qu’il passa enfant à la Mer du Nord, près de Bruges.
Jacques déménagea ensuite à Berne, en Suisse, avec sa troisième épouse, qui était de nationalité helvétique.
Il poursuivait aussi ses recherches sur l’esprit humain et sa capacité à percevoir, explorer de multiples dimensions et guérir.
Finalement, il revint dans sa Belgique natale et passa ses dernières années dans les Ardennes. Il a toujours eu un grand sens de l’humour – caractéristique familiale – et un amour de la vie et des autres. Il était proche de la nature et pouvait passer des heures à se promener dans les forêts ardennaises avec son chien.
Jocal est décédé à Liège en 2010.
Plus de cent de ses tableaux ont aujourd’hui été retrouvés et préservés.
Le Potentialisme, selon Jocal
Jocal était persuadé qu’il utilisait ses capacités de perception extra-sensorielle comme inspiration à sa peinture. Il voulait catalyser des énergies venues de dimensions parallèles pour qu’elles se matérialisent dans un ensemble unique de couleurs, de lumière et de formes.
Il disait que ses peintures étaient ainsi comme un grand livre intitulé ‘ Particules de Vie’ et dont chaque œuvre était une page, l’élément d’un script unique. Il définissait donc le Potentialisme comme un concept philosophique, tout autant qu’une expression artistique. Il écrivit à ce propos : « La peinture d’états potentiels plutôt que de manifestations concrètes nous invite à percevoir les possibilités infinies de la Vie, plutôt que la réalité limitée de l’existence matérielle». Il a donc voulu décrire la présence de la Vie plutôt que sa manifestation et en obtenir un rayonnement qui permette de ressentir la lumière plutôt que de la voir, ainsi que la spontanéité des énergies vivantes.